Barr - Jeudis musicaux
Quand le jazz vit à l’église
Comme dans l’Amérique du siècle dernier, les Célestins ont fait entrer et vivre le jazz à l’église, jeudi. Le 4 ème concert des Jeudis musicaux organisé par le pôle Culture et tourisme du consistoire protestant de Barr a accueilli les Célestins, sept compères venus du Neudorf, un quartier de Strasbourg. Ils sont en dévotion depuis 43 ans et l’objet de leur célébration : le jazz de la Nouvelle-Orléans, cette musique métissée, populaire, qui s’est développée en Louisiane après la première guerre mondiale et jusque dans les années trente.
Les Célestins en mouvement dans l’église, comme pour rappeler les processions de musiciens de jazz dans l’Amérique du siècle dernier. PHOTO DNA
Les Célestins et les 450 auditeurs du soir ont été salués ainsi par le pasteur Pascal Hetzel. Le public était venu pour écouter cette musique venant de la Nouvelle-Orléans, considérée comme le berceau du jazz.
Un ensemble qui n’a pas pris une ride
Ce style musical né dans les années 1910/1920 est originaire de Congo Square, une place située au nord du quartier français, où se retrouvaient le dimanche les esclaves de la ville qui profitaient de leur jour de repos pour danser, chanter et jouer de la musique. On dit aussi que ce jazz chante la liberté, l’espérance.
La prestation de la soirée n’a pas déçu. Jean-Louis Fernandez (batterie), Paul Isenmann (soubassophone), Jean-Marie Wihlm (banjo), Georges Isenmann (trombone), Robert Mérian (clarinette et saxophones), Pierre Isenmann (cornet, trompinette), Christophe Burger (saxophones et voix) constituent un ensemble rodé, soudé qui n’a pas pris une ride.
Les dix interventions des Célestins, passant par des pièces traditionnelles, mais aussi par des compositions de D. Ellington, Sydney Bechet et autres ont conquis le public. Le style des sept Célestins, plein de sensibilité, de complicité, d’humour et de convivialité était convainquant et contagieux et a procuré un temps de fraîcheur et de joie salué par une ovation d’un public debout et enthousiaste. Pour conclure, les musiciens ont quitté l’estrade pour se déplace en procession dans les travées de l’église avec leurs instruments, un moment inoubliable rappelant des processions de jazz dans les rues de New Orleans dans les années 1930.
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